Imaginales 2022 : Les vampires sont toujours tendance...

 

 

Les vampires sont toujours tendance
aux Imaginales !

 

Comme tous les ans, avertissements de rigueur : je retranscris ici les notes que j'ai prises pendant la conf ; il est donc tout à fait possible que j'aie fait des contresens et tout à fait certain qu'il manquera des bouts (sans parler du côté décousu et de ma difficulté à me relire 😳). Les éventuels commentaires entre [ ] sont de moi, et les passages entre guillemets sont censés être des citations.

Intervenants : Georgia Caldera, Morgane Caussarieu, Maëlle Desard, Victor Dixen.

Modérateur : Clément Pélissier.

 

 
CP, MC, MD, VD, GC.


CP : Pourquoi les vampires sont-ils toujours tendance ?

MC : C'était sa créature préférée, qu'elle a découverte avec Buffy et Lestat. La popularité du vampire varie, mais elle "doit" écrire dessus tous les deux ans, et on arrive dans une nouvelle vague.*
 
MD : C'est cyclique, et on en trouve toujours dans les séries télé. 

VD : Le vampire est un mythe qui renaît à chaque époque. Il passe de mode pour revenir ensuite. Pour lui, ça vient de Stoker et Anne Rice.

GC a peur d'être déçue par la série Entretien avec un vampire (elle n'a pas aimé le film La reine des damnés, sachant qu’elle avait adoré le bouquin). En revanche, elle est fan de Spike dans Buffy, et a bien aimé aussi la série True Blood.
Le vampire est par nature un être qui traverse le temps, donc il est toujours tendance.
Après avoir lu Twoilettes**, elle a voulu se réapproprier le vampire en l'écrivant.

VD : On cite tous Anne Rice, qui a changé la vision des gens sur les vampires et nous a mis dans la tête du monstre.

MC : Anne Rice est morte le jour de son anniversaire, et elle en a pleuré.
Elle a écrit Dans mes veines en réaction à Twoilettes, pour prouver que les gentils vampires n'existaient pas.***

CP : Comment la jeune génération va-t-elle s'approprier le vampire ?
 
MC : On ne sait pas à quoi ça va ressembler, donc dur à dire.
 
VD : La série EAUV aura plus de représentation (Louis et Claudia seront noirs, par exemple) et sera plus moderne (le matériau d'origine date de 1976, donc c'est une évolution nécessaire).

GC : On veut s'affranchir de Twoilettes, qui lui-même s'affranchissait des tropes du vampire et de sa noirceur. On veut un retour aux sources.

VD mentionne First kill****, une série adaptée de romans de VE Schwab, avec des vampires lesbiennes.

MD n'est pas super fan des vampires méchants mais elle apprécie la représentation et espère qu'on va évoluer sur le sujet.

VD : Ca va se cumuler avec l'existant, c'est inépuisable.

MD cite Chapelwaite, The Strain et Sermons de minuit.*****

CP : Comment fait-on pour rire avec des vampires ?

MD aime bien rire de tout. Il y a des clichés qui leur collent à la peau, elle aime bien rire avec, les écraser avec l'administration pour les forcer à être gentils (même s'ils ne le sont pas si on ne les y force pas). Elle évoque Terry Pratchett [qui était très doué pour ridiculiser n'importe quel mythe 💜].

VD : C'est un mythe qui se prête au pastiche même avec des mots d'horreur.

MC prépare une parodie (avec Victor Fleury) d'EAUV.

CP : Comment fait-on des recherchez sur les vampires ?

MC : Vampires et Bayous était en fait sa thèse de Mastère. Elle est allée à la Nouvelle-Orléans et a lu énormément sur les vampires. Elle fait beaucoup de références à ça, parce qu'elle a envie de faire du neuf avec de l'ancien.
 
VD est fan de vampires et du château de Versailles (et de son histoire), il a imaginé un monde où le Roi-Soleil est devenu vampire et a régné trois cents ans.
Paradoxalement, il y avait une psychose des vampires au XVIIIe siècle, alors même que c'était le siècle des Lumières.

GC a fait des recherches sur les croyances et sur l'émergence des vampires dans la littérature (Stoker, Le Fanu...). Elle voulait se réapproprier le mythe et le moderniser.

MC : Carmilla****** est lesbienne et toxique et a influencé Anne Rice.

CP cite Jean Marigny et ses recherches sur les femmes vampires. "Comment vous amusez-vous avec le sang ?"*******. Chaque auteur a un rapport particulier avec le sang.
 
MD : Le sang de son héroïne désactive les pouvoirs des vampires. Et le sang est politique, car s'en nourrir transforme les humains en goules soumises au vampire. Quand l'ennemi tue les vampires, il libère les goules, qui se retrouvent à devoir gérer leur liberté (et se syndiquer !).

VD a repris les tropes classiques des vampires, mais ils ont formé une caste qui domine la société. Les roturiers sont saignés pour nourrir la noblesse et sont traités comme des vins fins.

GC : Henri a honte de sa condition et n'aime pas boire en public. Ses vampires doivent tuer quelqu'un en le buvant au moins une fois par an pour entretenir leur éternité et leur pouvoir. C'était intéressant à développer : certains s'attaquent à des gens déjà mourants tandis que d'autres aiment tuer. Elle cite aussi la série et le film What we do in the shadows.

MC : Le sang est aussi lié à la sexualité et fait un peu le même effet que de l'héroïne. Ses vampires sont un peu entre le junkie et le kinky.

CP : Les vampires passent-ils leur temps à montrer les travers des humains ?

VD : Les vampires ont aussi des dilemmes moraux, et dans Vampyria, les humains cherchent le pouvoir des vampires. Son héroïne est en quête de vengeance mais sombre dans la déchéance morale.

MD : C'est du Young Adult et le vampire est une métaphore abordable. Elle espère qu'on ira au-delà du vampire mauvais par essence. Elle veut quelque chose d'optimiste et où on peut s'évader.
Elle aime imaginer des règles de contrôle des créatures surnaturelles qui soient un miroir de la vie en entreprise.

CP cite le Troll des romans de Jean-Claude Dunyach sur ce sujet-là 😁

GC compare Dexter à Henri des Larmes rouges : les deux tâchent de rendre leurs meurtres moraux.
On projette dans le vampire tout ce qui nous fait peur dans l'humain.

MC a plus de tendresse envers les vampires qu'envers les humains. Même quand le vampire est horrible, elle lui oppose quelqu'un de plus horrible.

CP : Comme Dexter, le vampire traite le mal par le mal. Est-ce que la malédiction du vampire est qu'il survit aux autres ? Comment pensez-vous le rapport à l'amour ?

GC : C'est super intéressant car c'est quasiment impossible. Le vampire millénaire ne peut plus s'attacher à personne n'est plus affecté par les problèmes du quotidien, parce qu'il a un recul énorme. C'est fascinant à développer.

VD : Les vampires d'Anne Rice cherchent à saisir le souffle de la modernité et à rester aussi humains que possible, ils se "statuifient" avec l'âge.
Un de ses persos a été transformé à dix-neuf ans et a gardé une psyché d'ado (ainsi que le self-control...), et finit toujours par tuer ses amantes.

MC : C'est aberrant qu'un mec de cinq cents ans tombe amoureux d'une ado, à moins d'avoir des tendances pédophiles. Elle a beaucoup travaillé sur le vampire ado ou enfant. Un de ses personnages est un enfant vampire et a besoin qu'on s'occupe de lui, ce qui fait qu'il arrive à développer des relations plus "vraies".

MD : Son vampire a seulement soixante-dix ans mais son héroïne n'en a que dix-neuf. MD ayant été biberonnée aux héroïnes tsundere, la relation amoureuse entre les personnages est difficile et complexe.
Les vieux vampires ont du mal à garder des sentiments et se déshumanisent. Vivre éternellement, c'est long.





* : à priori, liée à la sortie prochaine de l'adaptation en série d'Entretien avec un vampire, donc.

** : ouais, même s'il y a quelques bons éléments dedans, Twilight est globalement mauvais et ça véhicule des idées qui puent, donc... 😈

*** : Carmilla n'est pas d'accord avec elle... mais elle comprend tout à fait qu'on puisse avoir cette opinion 😁

**** : je crois qu'il s'est trompé sur le titre et a dit "First blood", mais je n'ai rien trouvé de significatif sous ce nom-là.

***** : je ne connaissais que le second, j'ai dû faire des recherches pour avoir le nom correct des autres 😁 (qui sont apparemment des séries d'horreur mais je n'ai pas creusé plus que ça).

****** : celle d'origine, pas la mienne 😉

******* : on ne joue pas avec la nourriture ! 😠 (Blague à part, j'ai horreur des vampires qui mangent salement).

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