Je n'aime pas les zombies

(J'avais hésité avec un titre sur le mode "it's in your head", et puis j'ai préféré aller droit au but).

Je me rappelle que quand j'étais gamine, j'ai eu une période "j'ai peur des vampires" (ça m'a passé, comme vous pouvez le voir 😁), mais je ne sais pas d'où elle venait. En y réfléchissant, je pense que c'était plutôt une "peur du monstre", de l'adversaire surpuissant et inéluctable.

Ce qui me ramène aux zombies.

J'en parlais un peu là-dedans : ils sont pour moi l'incarnation du fanatisme, de l'ennemi implacable avec lequel on ne peut pas négocier.

[⚠ Attention spoilers possibles]

Les subversions du genre ne me dérangent pas : j'ai lu et apprécié Warm bodies*, l'excellente série In the flesh ou le personnage de Raymond Soulier dans les Annales du Disque-Monde. Leur point commun ? Ce sont tous des zombies conscients. Ce sont des gens qui sont aussi des zombies. Même ceux qui sont du côté des "méchants" sont décrits comme ayant une forme de libre arbitre.

 

Raymond Soulier, par Paul Kidby.
Qui souligne bien l'importance de ne pas être une non-personne.


 

On pourrait aussi ajouter le I am legend avec Will Smith, où les "vampires" (qui se comportent quasiment comme des zombies, aveuglés par leur soif comme ces morts-vivants par leur faim) sont en fait plus des malades qu'autre chose... et peuvent être soignés.

Shaun of the dead est traité sous l'angle de la comédie, ce qui aide à faire passer les choses, à glisser sur l'inhumanité profonde de la zombification. Et, fait rare dans le genre, on a droit à un vrai happy end.

Ce qui a réveillé ma phobie [⚠ Attention spoilers !], c'est le dernier épisode de Marvel: What if?

Déjà, les zombies qu'on y croise sont des morts-vivants bien crades (avec l'option, que je déteste, "un corps fraîchement contaminé se transforme instantanément en cadavre décomposé"). Ce n'est pas que je sois une hygiéniste forcenée, mais le côté "chair pourrissante qui perd des morceaux" me répugne énormément, rien que de penser aux bactéries qui fourmillent (sans même parler du virus qui les afflige).

Ensuite, ils sont présentés de façon assez classique, comme une masse aveuglée par la faim, brutale, incapable de s'exprimer (on a même pas le droit au traditionnel "cerveeeaaauuu"), impossible à raisonner (et, cf au-dessus, c'est ça qui me terrifie le plus).

Enfin, et là c'est plutôt un truc qui m'énerve parce que c'est complétement incohérent pour moi : ils savent toujours se servir de leurs pouvoirs (ce qui les rend encore plus dangereux, bien sûr, mais qui implique, quelque part, qu'il leur reste une forme d'intelligence... qu'ils refusent d'utiliser pour autre chose que bouffer et contaminer - ce qui serait encore plus flippant à mes yeux si je ne trouvais pas ça parfaitement illogique). Je veux bien croire qu'un Captain America zombie garde sa super-force, ou qu'un hypothétique Cyclope zombie** sache toujours utiliser son rayon optique, mais Strange ou Ant-Man, c'est n'importe quoi, ça demande bien trop de pensée consciente pour activer ce genre de capacités ! Même Iron Man, c'est limite, surtout avec Jarvis qui doit avoir détecté que le pilote de l'armure est mort...

Bref, ça fait une petite semaine que je dors mal à cause de ces saloperies mal conçues.

 

PS : si j'ai appelé "zombies" les cyborgs au cerveau artificiel du Journal d'Anya, c'est justement pour transmettre cette impression de monstres inéluctables contre lesquels la violence est la seule solution.

PPS : puisque je ne suis plus à un spoiler près : Janet Van Dyne aurait dû se tirer une balle dans le crâne au dernier moment, plutôt que de se laisser devenir un zombie géant. Je l'avais vu venir, celui-là 🤦



* : Vivants en VF, je crois. Sauf la toute fin que j'ai trouvée trop WTF, mais c'pas le sujet.

** : je cherchais un exemple de pouvoir inné de type "projection d'énergie", et je doute que Captain Marvel soit contaminable ayant certainement l'intelligence de passer sous sa forme énergétique.

Commentaires