Imaginales 2018 : Rêver la ville...
Rêver la ville... Imaginer celle de demain !
(alias "L'architecture dans le monde
de La Passe-Miroir")
Comme je l'ai évoqué dans mon récap, j'ai été déçue par cette conférence : je m'attendais à quelque chose sur l'architecture moderne et post-moderne, j'ai eu le droit à une présentation de l'univers d'un roman que je n'ai pas lu*. J'ai eu l'explication par le modérateur, à la fin** : le troisième intervenant prévu, l'architecte Claude Valentin, leur a apparemment posé un lapin, et Christophe a donc dû improviser, ce qui a tout recentré sur La Passe-Miroir.
Je suis quand même restée jusqu'à la fin, et pas seulement pour ne pas déranger tout le monde 😅
Sinon, vous connaissez la routine, blabla, avertissements de rigueur : je retranscris
ici les notes que j'ai prises pendant la conf ; il est donc tout à fait
possible que j'aie fait des contresens et tout à fait certain qu'il
manquera des bouts 😁 (sans parler du côté décousu et de ma difficulté à
me relire 😳). Les éventuels commentaires entre [ ] sont de moi, et les
passages entre guillemets sont censés être des citations.
Intervenants : Christelle Dabos et Laurent Gapaillard (illustrateur des couvertures de la saga).
Modérateur : Christophe de Jerphanion.
CdJ, CD et LG. |
CD : L'univers de La Passe-Miroir est "comme une assiette éclatée", chaque morceau avec une culture différente, ce qui conduit à des univers différents, avec des bases aussi diverses que la Wallonie ou la Côte d'Azur. Il y a plein de petites structures architecturales sur de petites roches [ça me fait penser à certains épisodes de Donjon Crépuscule de Lewis Trondheim].
L'héroïne est très petite et trouve facilement les bâtiments écrasants. L'architecture joue un rôle dans l'intrigue.
LG : L'architecture est à l'image des intrigues de la ville.
CD : Elle visualise bien les personnages, mais les lieux sont flous et elle a du mal à les décrire. Elle est d'autant plus contente du travail de LG. Ils ne se connaissaient pas, mais le courant est très vite passé entre eux.
LG : Ce niveau de collaboration auteur-illustrateur n'est cependant pas un cas général, juste qu'on en parle assez peu quand c'est un échec 😉
La couverture du tome 1, l'un des deux exemples évoqués ici. |
CD : Elle s'est inspirée de l'architecture du château de Vaux-le-Vicomte et de l'esthétique fin XIXe-début XXe siècle. Son héroïne vient d’un petit village et d'un univers assez clos, et se retrouve à devoir s'adapter à de grands espaces et à un univers changeant. De plus, beaucoup de lieux sont très ordinaires mais masqués par des illusions, comme des cache-misères.
LG : Jérusalem est un mille-feuille historique, on ne sais plus qui a construit quoi et pourquoi, on se rappelle juste qu'il y a eu des gens, et ça donne le vertige.
CD : Le perso d'Ophélie a bien changé depuis le premier jet (qui date de 2007). Par contre, elle voulait un personnage très incomplet, que les épreuves vont construire.
LG : CD ne voulait pas de représentation de personnages sur les couvertures, donc on est partis sur de l'architecture. Ce qui décrit aussi les personnages, mais d'une autre façon.
L'autre exemple : la couverture du tome 3. |
CD : Tous mes autres persos se sont construits par rapport à Ophélie, en opposition à un ou plusieurs traits (ou manques) du personnage. Et les premières impressions données par les personnages sont toujours fausses, toute l'histoire est pleine de faux-semblants.
LG : L'illustrateur n'a pas toujours le temps de lire le livre avant. Il pense (du moins, dans son cas à lui) qu'on ne peut pas faire du bon boulot si on ne prend pas le temps de lire le livre, sinon le langage symbolique risque d'être biaisé, moins pertinent.
CD : Elle adorerait avoir un pouvoir de psychométrie***, comme Ophélie, de pouvoir percevoir l'histoire d'un objet et les gens qui l'ont touché.
Elle avait très peur, à la publication, car cette histoire était son jardin secret, et ce sont ses amis (qui l'avaient lue) qui l'ont poussée à la présenter au concours Gallimard Jeunesse.
Ensuite, elle a eu peur des dédicaces ; mais maintenant, c'est un plaisir pour elle de rencontrer son public.
Elle s'inspire des dessins de LG quand elle doit re-décrire des lieux, plutôt que de se fier aux passages qu'elle avait écrits dans les tomes antérieurs. Cf plus haut, décrire les lieux était un peu une souffrance pour elle, mais maintenant, c'est un plaisir. Tant qu'elle n'a pas écrit sur un lieu, il n'existe pas. Au mieux, elle a de petits éléments, mais c'est tout. Sinon, elle se base sur des images (plusieurs à la fois), pour décrire ses lieux.
LG : Il y a une rencontre entre une émotion et les contraintes internes d'un lieu. Lui, ça le prend aux tripes, physiquement. Les formes véhiculent les idées.
* : on m'en a dit énormément de bien, donc je le lirai sûrement un jour, mais comme c'est du Young Adult - pas un de mes catégories de prédilection - ce n'est pas une priorité.
** : en plus, j'ai raté les premières minutes, où il l'avait peut-être déjà annoncé 😳
*** : le don de percevoir le vécu d'un objet par simple contact, en particulier ce qui touche à ses anciens propriétaires.****
**** : c'est d'ailleurs une des capacités de Carmilla 😉
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