"Dis, Papy, tu faisais quoi pendant la guerre ?"
Ca fait quelque temps que ça me trotte dans la tête.
Depuis quelques années, la montée du fascisme en Europe (ne parlons même pas des USA) est palpable.
Et les gens... laissent faire.
Faut dire que même quand on réagit, ben... il ne se passe pas grand-chose et on est ignorés (cf les dernières législatives, avec une petite victoire de la Gauche... et que des premiers ministres de Droite (pardon : macronistes 🙄) de nommés derrière).
Je n'aime pas parler politique, surtout politique française : je ne suis pas experte, je dis des conneries, j'ai pas l'énergie de m'investir là-dedans.
Et j'en ai marre de voir tout s'écrouler autour de moi (au ralenti, mais ça s'écroule quand même). Et de sentir que je vais devoir me démerder moi-même alors qu'il y a des gens plus jeunes et plus valides que moi qui ne se bougent pas le cul.
Après, je peux le comprendre : la société actuelle nous épuise, nous force au métro-boulot-dodo, et quand on rentre chez soi, on a davantage envie de s'abrutir devant la télé que de prendre sa pancarte pour aller manifester.
Sauf qu'il faut quand même se poser la question : qui bougera pour vous si vous-même ne bougez pas pour eux ? Relisez Niemöller.
La dernière chose qui m'a fait sortir de mes gonds, à cette date, c'est le festival Etrange-Grande. Ces cons-là ont validé une expo Harry Potter, avec boutique de produits dérivés, dans leurs murs.
Ouais, je sais, plein de gens, y compris queer, ont grandi avec la franchise HP et ont plein de bons souvenirs à ce sujet. Sauf que, pour ceux qui voudraient encore l'ignorer, l'autrice est devenue une incarnation de Voldemort et finance activement et consciemment des organisations anti-trans.
Donc "acheter du Harry Potter", c'est réellement subventionner ces causes.
Et le communiqué des orgas du festival à ce sujet est littéralement puant, comme le dit bien mieux que moi Jeanne-A Debats.
J'en ai marre de ce genre de tolérance molle. "Si vous êtes neuf personnes à dîner avec un nazi, il y a dix nazis autour de la table".
On ne parle pas de mettre de l'ananas dans la pizza, ici, on parle d'homophobie (et de racisme, de sexisme, de validisme...). Il y a des choses auxquelles il faut dire "stop". Et ça demande des sacrifices. Je reconnais que ce n'est pas facile, et je ne suis pas fière de moi de ne pas en faire davantage. Je n'ai pas non plus envie de baisser les bras et de devenir misanthrope parce que personne ne se sera bougé.
Tout ça pour dire : le fascisme est à nos portes, voire carrément dans l'entrée de la baraque. Tout le monde s'imagine Résistant s'iel avait vécu pendant la seconde guerre mondiale. En pratique, ça n'a pas été le cas. Et ce n'est pas le cas maintenant. Mais c'est maintenant qu'il faut agir, plus on attend, plus ça sera difficile.
Et j'en ai marre de la tolérance molle.
Musicalement, j'ai toujours trouvé cette chanson un peu "facile", avec des gros sabots.
Mais sur le fond, elle pointe quand même là où il faut.
"Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
D'avoir à choisir un camp".
Manque de bol, le choix va bientôt être nécessaire - s'il ne l'est pas déjà.
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