Mon chat, c'était quelqu'un
Paq à deux ans, mon avatar internet depuis... ben depuis dix-neuf ans, du coup. |
Quand j'ai récupéré Paq, elle avait environ dix mois. C'était une copine qui l'avait trouvée dans la rue et recueillie. Problème : son chat ne supportait pas l'intruse et lui foutait des peignées à la première occasion. Vu que Paq était propre*, nous avons accepté de la prendre "à l'essai". Je n'avais jamais eu d'animal (et mon mari avait surtout eu des chiens). J'en ai pris pour plus de vingt ans.
Le nom me vient plus ou moins de sa donatrice : je n'ai pas osé lui demander de répéter ce que c'était, du coup je me suis calée sur "Paquita", parce que ça y ressemblait, souvent abrégé en "Paq" ou "ce con de chat".**
Les premiers jours
Le problème de Paq, c'est qu'elle était mal élevée. Pas la faute de la copine, plutôt le syndrome de "je suis née dans la rue et j'ai peur de manquer de bouffe"*** Et de mon côté, ben j'avais pas trop l'habitude des animaux, toujours peur de leur faire mal en les attrapant, tout ça...
Résultat : pendant plusieurs semaines, j'ai dû prendre mon ptit dej debout au
milieu de la cuisine, sous peine de trouver un museau de chat dedans si
j'avais le malheur de poser ma tasse quelque part...
Au bout d'un moment (merci à la copine donatrice, dont les conseils nous
ont été précieux), Paq a fini par comprendre que "dans l'assiette/le
bol/le papier d'alu du kebab", c'est pas à elle. Mais si ça tombe par terre ou même hors de l'assiette... 😈
Elle a donc appris un nouveau jeu : "oh regardez, pendant que vous ne
regardiez pas, y'a une frite (oui, pendant ses jeunes années, elle avait du goût pour les frites 🙄 je reviendrai dessus) qui a sauté hors de votre papier,
dites-donc !? Oh ben on va pas la laisser perdre, hein..."
Le Ha Kao
Un beau jour, mon mari et moi avons décidé de nous faire des raviolis
chinois à la vapeur. Comme à notre habitude, nous les avions
abondamment couverts de sauce piquante. Nous étions donc attablés côte à côte,
devant nos assiettes fumantes, quand j'ai réalisé que j'avais oublié quelque
chose dans la cuisine.
Je me lève, et quand je reviens... 😨
...Paq (qui était assise à l'autre bout de la table, une autre habitude
qu'elle a mis du temps à perdre), s'était subrepticement approchée de mon
assiette et s'escrimait à gober un ha kao (bouchée aux
crevettes) à l'insu de mon mari.
Ni une ni deux, j'ai bondi, lui ai passé la main autour du cou, et lui ai
ressorti le ravioli de la bouche (de l'autre main). Je suis retournée dans la
cuisine passer la bouchée sous l'eau (une bouche de chat, c'est plein de
poils 😁), et je suis revenue la manger devant elle.
Je sais, on peut trouver ça répugnant 😳
Mais elle ne m'a plus jamais fait le coup 😈
Le sac en papier
A une époque, nous avions récupéré quelques sacs en papier kraft "grand
format". Je ne sais plus pourquoi (sans
doute inspirés d'un pote ailurophile), nous avons décidé d'en laisser un
ouvert par terre sous une chaise, pour que Paq joue à se cacher dedans.
Dont acte, cf la photo d'introduction 😁
Sauf qu'on avait oublié d'enlever les poignées (en kraft aussi, mais bon).
Résultat, un beau jour, mademoiselle veut sortir de son sac mais se prend la tête dans la poignée ! OMG! I BE PRISONERZ! 😱
Et qu'elle se met à cavaler dans tout l'appart dans un bruit de tonnerre
(ben oui, le papier kraft, ça fait du raffut quand on l'agite, alors
imaginez avec un chat dedans 😱). Et le bruit ne fait rien pour la calmer. Et nous, on essaie de
l'attraper (pliés de rire quand même) sachant que même quand elle est de
bonne humeur, elle a horreur de se faire porter...
Je crois qu'elle a fini par se libérer toute seule. Mais elle avait l'air assez indignée après coup.
La fois suivante, on a pensé à enlever les poignées du sac avant... 😁
Le spaghetti
Comme évoqué au-dessus, Paq a manifesté, dans sa jeunesse, un goût étrange pour les féculents : frites, pâtes, patates...
Autre particularité de sa part : elle miaulait très peu, à l'époque (fallait vraiment qu'il se passe quelque chose de grave).****
Ce soir-là, nous mangions des spaghettis. Paq étant sage (pour une fois 😁),
et connaissant son amour pour les pâtes, nous lui en donnons un. O
joie, ô félicité féline, elle l'attrape par un bout et joue avec en
courant dans toute la maison !
Quelques minutes après, nous entendons des miaulements déchirants.
Inquiets, nous nous précipitons... pour trouver mademoiselle au bord de
la panique : son spaghetti a disparu ! Elle l'avait plus ou moins lancé
en l'air, il était allé se coller sur un mur, et elle n'arrivait plus à
remettre le museau dessus...
Depuis, on a continué à lui donner des pâtes de temps à autre, mais plus de spaghetti 😈
La patate
Un autre exemple des goûts alimentaires bizarres de mon chat.
Nous habitions à l'époque un immeuble dont le balcon s'étendait sur
plusieurs immeubles de long, au point que quelqu'un ne souffrant pas de
vertige (on n'était qu'au "premier et demi" mais quand même) aurait pu
longer toute la place en marchant sur la bordure. Alors un chat...
Nous avions fini par autoriser Paq à se balader sur le(s) balcon(s),
même si un jour elle nous a fait peur (on craignait qu'elle soit
descendue sur la place en contrebas) en prenant son temps pour rentrer. Elle avait
aussi pris goût du balcon de la voisine, carrelé et
donc d'une agréable fraîcheur en été.
Un beau jour, nous l'avons vue rentrer avec dans sa bouche... une petite
pomme de terre cuite non pelée. Nous n'avons jamais su où ni comment
elle se l'est procurée. Personne n'a rapporté le vol (ou alors dans un
autre immeuble). Sans doute que les propriétaires - s'ils l'ont vue -
ont été soulagés de la voir épargner leur gigot... 😆
(Elle a joué avec un moment, mais on ne la lui a pas laissée, elle était un peu verte, de toute façon 😉).
Paquita et Groseille
En 2004, j'ai quitté notre "grand" appartement de ~50 m² pour un
studio de 12,5m² à Paris (en bref, à cause du boulot). Ce qui a
fait que Paq est allée habiter, avec mon mari, chez mes beaux-parents.
Paq était déjà allée là-bas le week-end avec nous, avec un succès mitigé
: mes beaux-parents avaient une chienne, une yorkshire d'une dizaine
d'années nommée Groseille. C'était pas trop le grand amour, même si
elles avaient fini par se respecter. Groseille avait horreur qu'un autre
animal la regarde de haut (du genre : perchée sur un meuble) et Paq
adorant prendre de la hauteur...
Dix ans, pour un yorkshire, c'est pas tout jeune. Surtout quand on fait
des cancers à répétition. Le véto lui donnait six mois. L'arrivée du
chat lui a donné un tel coup de jeune qu'elle a "tenu" quatre ans à peu
près.
Avec la différence d'âge, et même si le chien y mettait un peu du
sien, les interactions entre les deux tournaient souvent autour des
repas. A cause de sa santé, Groseille avait le droit à des petits plats
maison, composés de viande et de légumes, cuisinés avec amour par ma
belle-mère. Pour ne pas se compliquer la vie, celle-ci mit Paq quasiment
au même régime (avec des croquettes en plus, quand même). Par souci de
précision, j'ajoute qu'il fallait poser les deux gamelles par terre
simultanément, pour éviter tout incident diplomatique.
Résultats :
- Le chien venait piquer des croquettes du chat ("si elle en a j'en veux aussi").
- Le chat, pas super fan des légumes, avait tendance à ne pas les manger.
- Le chien, voyant qu'il y avait des reste, se jetait dessus ("c'est toujours meilleur dans l'assiette du voisin").
- Le chat, voyant que le chien s'occupait de ses légumes, allait finir l'autre assiette (idem).
Tout allait bien, sauf que Paq avait l'habitude de manger tôt. Le matin,
ça allait : dans notre ancien appart, elle se calait sur l'arrivée du camion de
livraison qui alimentait le supermarché d'en face (6h du mat... 😩
on avait pris l'habitude de se recoucher après) ; chez les
beaux-parents, ben mon beau-père se levait tôt. Le soir, par contre...
Paq a vite compris que les miaulements, ça ne marchait pas. Ok, ça
attire les caresses, mais n'étant pas très affectueuse, elle s'en foutait
un peu. Elle a donc trouvé un truc : emmerder le chien.
Systématiquement, sur le coup de 18h30, elle rentrait de sa promenade
pour "attaquer" le chien jusqu'à ce que celle-ci, excédée, se mette à
aboyer. Et là, ô miracle, on en concluait qu'il fallait les alimenter et
la nourriture arrivait !
La cuisine de Belle-Maman
Comme je le disais plus haut, Paq avait des tendances chapardeuses,
probablement par peur de manquer. Elle a fini par les perdre, mais pas
complètement...
Ma belle-mère était en train de cuisiner des steaks quand elle s'aperçut
qu'il lui manquait des ingrédients. Elle quitta donc la maison et courut à
la supérette acheter ce qui lui fallait. En rentrant, elle remarqua avec
horreur qu'elle avait oublié de ranger la viande pendant son absence. Le
chat la regardait depuis la table du salon...
... Et tout était là, pas une trace de dents ni rien (et non, la viande n'avait pas tourné, c'était toujours comestible 😁).
Un autre jour. Cette fois-ci, c'étaient des noix de saint-jacques qui
décongelaient tranquillement. Le téléphone a sonné, ma belle-mère est sortie de la
cuisine, a décroché, discuté, quelques dizaines de minutes se sont écoulées. Et à son retour...
... Il en restait quatre. Bizarrement, Paq ne s'est pas présentée à l'heure du repas, cette fois-ci.
La morale de cette histoire, ce n'est pas que Paq préfère les fruits de mer. Il y a eu d'autres "incidents" pour le corroborer : quand il n'y a aucun risque d'être pris sur le fait (cas du steak), ça ne vaut pas le coup. Quand il y a du challenge, par contre...
Paq "à sa place" au coin de mon bureau, il y a quatre ans. |
* : par "propre", j'entends "sachant que les besoins se font dans la litière". Aucun propriétaire de chat n'ignore que leur animal familier sait prendre le terme "emmerder le monde" au pied de la lettre quand il le pense nécessaire... 😬
** : je sais, ce n'est pas une abréviation - et elle était plus chiante que stupide (comme beaucoup de chats).
*** : elle a fini par en guérir, mais ça lui a pris un bon moment. Et elle
est toujours un peu chapardeuse quand il y a du challenge...
**** : elle a fini par apprendre les miaulements stridents, mais elle a bien attendu d'atteindre les dix-sept ans avant de nous les infliger.
***** : parce que non, même en été, je ne fais pas sortir dans la cour pendant la nuit.
****** : mois estimé par le vétérinaire. On a choisi le premier parce ça collait à sa personnalité.
Commentaires
Enregistrer un commentaire