Imaginales 2019 : Des récits "intellos", ou simplement intelligents ?

Des récits "intellos", ou simplement intelligents ?


On change de registre, avec des histoires complexes et/ou demandant des pré-requis à leur lecteurs (dont un cerveau en état de marche 😈).

Comme tous les ans, avertissements de rigueur : je retranscris ici les notes que j'ai prises pendant la conf ; il est donc tout à fait possible que j'aie fait des contresens et tout à fait certain qu'il manquera des bouts 😁 (sans parler du côté décousu et de ma difficulté à me relire 😳). Les éventuels commentaires entre [ ] sont de moi, et les passages entre guillemets sont censés être des citations.

Intervenants : Jacques Barbéri (L'enfer des masques), Sabrina Calvo (Toxoplasma), Sara Doke (recueil de nouvelles L'autre moité du ciel*) et Katia Lanero-Zamora (Les ombres d'Esver**).

Modérateur : Christophe de Jerphanion.


De gauche à droite : CdJ, KLZ, JB, SD et SC.

[Je n'ai pas noté les questions 😳 Je crois que ça a commencé à propos du terme "intello"...]

SD : Tous les quatre, ils ne prennent pas les lecteurs pour des idiots, et ils leur parlent avec du vocabulaire et des intrigues complexes. Son recueil de nouvelles parle des femmes sous plusieurs aspects différents.

SC : "Oui, je suis snob". Elle aime bien écrire des choses compliquées, poussées. Elle essaie de faire de l'humour et les gens prennent ça pour de l'intelligence. C'est aussi parce qu'elle (et les autres) n'arrive pas à se contenter d'un genre et d'un récit, et aime bien traiter de choses complexes.

JB : Le terme "intello" est péjoratif. Si le lecteur ne comprend pas, il dira que c'est "intello" ; s'il comprend, que c'est "intelligent".

KLZ : Le point de départ de son roman (Young Adult) est une maison presque vide où le lecteur n'a pas de repères. Elle a toujours été un cancre à l'école, malgré ses efforts. Elle a toujours voulu être intello. Elle a été surprise quand son roman a été qualifié de complexe.

SD : La première nouvelle parle de quand on se regarde dans le miroir et qu'on ne se reconnait pas. La suivante parle de marâtres (fortement inspirées des contes de fées) qui se plaignent de leur vie, avec un humour noir. Elle montre aussi les femmes sous un jour défavorable, car ce sont des êtres humains comme les autres.

SC : Elle pose la question d'une communauté de hipsters, et pense que c'est voué à l'échec. C'est une satiriste, elle ne cherche qu'à faire passer un ressenti, à pousser les choses jusqu'à l'absurde. Elle est là pour raconter des histoires qui la font triper, pas pour passer des messages [même si elle en fait passer quand même 😉]. Elle se définit comme un cancre, mais délibérément, dans son cas.

SD : Elle est arrivée à la fac sans savoir comment bosser [comme moi 😳].

JB : Son récit n'est pas vraiment daté, c'est presque un univers parallèle (un peu comme ceux de SC). Ca n'a pas beaucoup d'importance, selon lui.

[SC a cherché à troller JB sur "qui fait référence au film le plus obscur dans son bouquin ?" 😆]

KLZ : Son personnage est une graine qui ne demande qu'à germer, mais elle manque d'air et de nourriture (métaphoriquement parlant). Sa mère lui inculque la botanique de manière presque militaire. Et le jour où elles se disputent, la graine commence à fissurer sa coque et à remettre en question sa vie cloîtrée dans la maison.

SD : Elle a fait une relecture des contes de fées, avec un petit chaperon rouge badass en cuir rouge dans un Paris dystopique avec des grands méchants loups à chaque coin de rue. Son père [à SC 😁] lui racontait des contes de fées en les modifiants (Cendrillon est devenue Poubellon, qui dort dans le local à poubelles). Elle reprend les contes en rendant les héroïnes plus fortes, moins passives, car les contes apprennent la soumission.

SC : Elle a été "traumatisée" par une anecdote où quelqu'un a tué et dépecé un raton-laveur et a placé son corps décapité dans une balançoire pour enfants. Elle l'a ensuite réutilisée comme point de départ d'une de ses histoires. Elle aime se mettre en jeu dans ses histoires, sinon ça ne l'intéresse pas.

SD : En fait, ils se sont trompés de thème : on parle ici de maternité, d'enfance, de choses intimes et personnelles, on est en train de se psychanalyser. 

SC : Comme elle l'a lu dans un journal, "on fait plus que de la SF", et c'est ça qui est perçu comme intello, c'est de la SF qui parle d'autre chose que de SF. 

JB : Son roman a été qualifié de hitchcockien, ce qui insiste sur le côté psychologique de l'histoire. Il fait lui aussi beaucoup de références aux contes de fées.

KLZ : Elle parle de thèmes forts, comme la maltraitance familiale. Les lecteurs sont surpris de la tournure que prend l'histoire, mais quand ils la relisent, tout est parfaitement logique. La première partie du roman a été très difficile à écrire, mais après, ça a coulé tout seul. Son but a été de laisser le doute sur la réalité de l'aventure fantastique de son héroïne. Certains lecteurs ont adoré ce doute, d'autres ont été frustrés. 

SD : "Frustrons le lecteur, mais en lui laissant sa propre interprétation".

KLZ : "L'imaginaire est une porte de sortie face aux choses traumatisantes, donnons la même opportunité au lecteur".




* : qui est maintenant sur ma Pile à Lire 😁 

** : dont j'ai entendu du bien par ailleurs, même si le côté YA me rebute un peu 😕

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