Neverwinter Nights (Enhanced Edition)

Comme je l'évoquais il y a quelques mois, je suis passée sur NWN, un autre jeu d'aventure issu de l'univers Donjons&Dragons, auquel j'avais déjà joué à sa sortie, en 2002.

Ces quelques années de différence avec BG I, BGII et IWD font... une grosse différence. Mais pas forcément en mieux, à mon avis.

Le système de jeu de NWN se rapproche de la 3e édition du jeu de rôle papier, ce qui permet une meilleure gestion des compétences (à mon avis) et simplifie énormément de concepts (je ne vais pas m'étendre dessus : ce sont des éléments inhérents au JdR avant de concerner ce JV).

La gestion de l'inventaire, si elle tient toujours compte du poids porté, se rapproche de celles de jeux comme Diablo : le personnage a un certain nombre de sacs, chacun comportant des "cases", sachant que les objets ramassés font un nombre de cases différent (une épée fera quatre cases de long sur une de large, une armure, trois sur deux...). Il faut donc "faire un peu de Tetris" pour ranger tout au mieux, mais au moins, on est moins gêné par le nombre d'emplacements en tant que tel, surtout que des "sous-sacs" sont disponibles assez tôt dans le jeu.

La création de personnage permet de choisir sa morphologie, ce qui n'est pas un mauvais point. En revanche, le fond rouge tourbillonnant, qui occupe tout le reste de l'écran, donne facilement mal au coeur 🙁

Graphiquement, par contre... 😬 Le jeu est en "vraie 3D", avec une caméra qui change d'angle selon les besoins. Malheureusement, ça se traduit, âge oblige, par des graphismes assez moches, pleins de polygones, même pour les décors. Et la gamme de couleurs n'arrange rien (surtout au début de l'histoire), avec une dominante brun/beige/gris tristounette.

L'interface, par contre, est assez intuitive, à base de clics droits qui donnent accès à des "roues" d'options, lesquelles peuvent aussi donner accès à d'autres roues.

Dans les points positifs, on va aussi compter la musique, avec quelques morceaux particulièrement sympathiques à mon goût.

La conversion du jeu pour des machines modernes a eu par contre le défaut d'ancrer les fenêtres d'interface (dialogue, inventaire, marchands...) dans les coins en supérieurs (droit ou gauche) de l'écran. Ce qui fait que si vous avez le "malheur" de jouer sur un grand écran... ben les dialogues seront écrit en petit d'un côté, et vous devrez traverser tout l'écran si vous voulez vendre ou acheter des objets par glisser-déposer 😒

Le dialogue se passe en haut à gauche donc. Et on peut admirer les "courbes" 🙄 des personnages...

Le jeu peut être joué à plusieurs (j'ai pas testé), ce qui explique peut-être pourquoi, contrairement à BG I&II, mon personnage (on n'en crée qu'un) n'a rien de spécial vis-à-vis de la trame. Des PNJs sont disponibles, chacun avec sa quête personnelle, mais on ne peut en recruter qu'un seul à la fois (et ils sont payants* ! 😱). J'admets que c'est un peu restrictif, surtout quand on ne joue pas Voleur (la seule classe à pouvoir déverrouiller des coffres et désamorcer des pièges) : ça oblige à recruter le PNJ Voleur exclusivement, sous peine de "perdre" de l'argent et des objets (j'ai donc créé un Voleur/Barde, contrairement à mon habitude de choisir Paladin).

Par ailleurs, ces PNJs ne sont pas "personnalisables" (on ne peut pas leur donner de matériel à équiper ou à transporter). Heureusement, leur équipement évolue tout seul au fur et à mesure qu'on monte de niveau (et leur niveau est indexé sur le nôtre), encore qu'il soit parfois nécessaire de leur dire de le faire (quand on change de compagnon, par exemple).

Petit clin d'oeil sur les bouquins décoratifs...

J'admets que la laideur du jeu ne me donne pas envie de me montrer indulgente et me fait sans doute sauter aux yeux les autres petits défauts du jeu. Nombreux exemples :

• le "pathing" des personnages est loin d'être optimisé, on se retrouve facilement coincé dans une porte ou incapable de faire un parcours un peu long s'il comporte trop de tournants. Corollaire : il m'est arrivé plusieurs fois de marcher sur un piège en cherchant à le désamorcer 😒
• les sorts d'Identification des objets ne se lancent pas sur les objets, mais sur le personnage, ce qui n'est franchement pas intuitif.
• les potions (ou sorts) qui augmentent temporairement les caractéristiques répercutent bien les effets sur les compétences... sauf que ce n'est pas pris en compte quand on les utilise (ex: j'augmente ma Dextérité de 4, je vois mon Désamorçage passer de 10 à 12 en conséquence, mais quand j'essaie de neutraliser le piège, le jet affiche +10 et non +12 😡).
• dans le même genre : les outils de voleur, qui ne marchent que pour ouvrir les coffres, pas pour les désarmer 😠
• la difficulté : comme d'habitude, je joue en "mode facile", mais même comme ça, je tombe ponctuellement sur des rencontres qui me demandent de recharger ma partie plusieurs fois de suite. Même en choisissant un compagnon barbare (pour faire plein de dégâts), je me retrouve à devoir faire des aller-retours au temple 😩 (surtout que ce crétin rate systématiquement ses sauvegardes contre la peur, ce qui le rend inutile pendant un certain nombre de combats).
• corollaire : le niveau de difficulté entre le chapitre 2 et le 3 est bien marqué. Si mon PNJ prêtre faisait assez de dégâts pour le chapitre 2, il ne tient pas la route pour la suite, et j'ai donc dû le remplacer par un barbare qui nettoie bien... mais il faut quand même que je revienne souvent au temple pour le soigner/ressusciter...
• l'IA des compagnons PNJ... 😒 Les jeteurs de sorts ont une tendance marquée à utiliser leurs gros sorts sur le premier ennemi venu (même quand il n'en vaut pas la peine) et les PNJs en général ne se soignent que pendant les combat... c'est-à-dire au moment où ils se prennent des attaques d'opportunité pendant qu'ils lancent leur sort de soin ou boivent leur potion 😫
• à ce propos, il n'y a que deux façons de soigner un compagnon : mes propres sorts de soin ou des "healer's kit". Pas moyen de leur donner une des nombreuses potions de soin que je trimballe, ni de leur faire utiliser une autre potion qui pourrait leur apporter un effet bénéfique. 
• autre défaut qui apparaît vers la fin du jeu : l'invisibilité des ennemis est mal gérée. Mon personnage peut arriver à détecter un ennemi invisible sans faire usage de magie (en cherchant à lui rentrer dedans), mais le PNJ, non. Et si jamais le méchant fait quelque chose qui le fait automatiquement réapparaître selon les règles du jeu (comme attaquer)... ben il a l'air de rester invisible pour mon PNJ, lequel ne se décide à bouger son Q que s'il se prend des dégâts... 😩
• si je suis en combat et que je "m'interromps" pour lancer un sort, boire une potion ou autre, je dois attaquer manuellement pour repartir au combat, sinon je reste les bras croisés à me faire frapper... Pareil le "mode combat" peut s'interrompre tout seul si jamais l'ennemi suivant est visible mais un peu trop loin pour l'IA du jeu (en revanche, le passage d'un adversaire à un autre est automatique).
• quand je me prends un effet négatif (ou positif, d'ailleurs), sa durée n'est indiquée nulle part, et surtout pas sur l'icône de l'effet en question. Il n'y a que quand c'est sur le point de disparaître, que ça commence à clignoter.
• quand mon compagnon se prend un effet négatif... eh bien j'ai intérêt à être extra-lucide, parce que ça n'est visible nulle part (sauf si ça a des symptômes visuels, comme les crânes enflammés qui symbolisent la peur, ou une lenteur de déplacement qui peut sous-entendre que sa force a été drainée).
• la carte du monde n'est pas disponible, seulement celle de la zone en cours. Ce n'est pas un gros problème au quotidien... sauf que je me rends compte que j'ai raté du contenu la première fois que j'ai joué au jeu, parce que j'ai cru que j'avais exploré une zone, alors que je n'avais pas franchi certains points d'accès. On notera aussi que l'aspect très géométrique desdites cartes ne favorise pas leur différenciation...
• les drops des monstres n'apparaissent que plusieurs secondes après leur mort, ce qui est très long pour un jeu de ce type.
• certains ne considèreront pas ça comme un défaut, mais personne ne proteste quand on se sert dans des coffres et autres conteneurs "privés" (dans une maison, dans une auberge...), même lorsqu'on est sous le nez du propriétaire. un détail de plus qui n'aide pas à l'immersion, je dirais.
• à propos d'immersion... à un moment, je me fais attaquer par trois assassins, sur la route. Comme le combat est ardu (même en mode facile, voir plus haut), je me réfugie dans une auberge proche. Eh bien non seulement les assassins me suivent à l'intérieur (bon, ok, pourquoi pas), mais personne ne vient à mon aide ! Tous les PNJs, même les soi-disant "gardes", me regardent me faire trucider ! 

En revanche, le mécanisme de la pierre de rappel, qui vous téléporte au temple le plus proche et vous ramène ensuite à l'endroit où vous étiez avant (contre un peu d'or) est très pratique, voire un peu trop puissant : on peut l'activer alors qu'on a des monstres aux trousses ! On va dire que ça compense pour la stupidité des compagnons PNJs... 🙄

Un paysage "champêtre". C'est pas vraiment ça...

En point positif, je vais quand même rajouter la quantité de contenus et quêtes disponibles : cf plus haut, j'en ai raté quelques-uns la toute première fois où j'y ai joué. Mais vu que le jeu me plaît très moyennement, ça ne fait que retarder mon but, qui est de le finir pour passer à autre chose ! 😆

Je vais noter aussi la description des objets, énormément d'entre eux bénéficient d'un petit texte quand on les examine avec le menu radial. Je regrette par contre l'absence d'humour, comme on le rencontrait parfois dans BG I&II.

Voilà voilà. Il me reste maintenant à refaire les extensions Shadows of Undrentide et Hordes of the Underdark, mais je pense qu'il est clair que ma motivation n'est pas très élevée pour cette tâche. On verra bien, mais ça ne sera certainement pas pour tout de suite.

* : il faut payer entre 150 et 250 pièces d'or - ça dépend du charisme du personnage-joueur - ce qui est cher quand on débute, et un peu décevant, par rapport aux autres jeux où ils nous rejoignaient gratuitement !