Imaginales 2017 : Editeurs, anthologistes...

Editeurs, anthologistes : travailler avec les auteurs !


Comme d'habitude, je mets les avertissements de rigueur : je retranscris ici les notes que j'ai prises pendant la conf ; il est donc tout à fait possible que j'aie fait des contresens et tout à fait certain qu'il manquera des bouts 😆 (sans parler du côté décousu et de ma difficulté à me relire 😣). Les éventuelles notes entre [ ] sont de moi, et les passages entre guillemets sont censés être des citations.



Intervenants : Stéphanie Nicot, Jean-François Thomas, Alain Grousset, Jean-Claude Dunyach*
Modérateur : Jean-Claude Vantroyen (lui-même anthologiste - 2e sur la photo).

SN : L'idée de l'anthologie des Imaginales est qu'il "reste" quelque chose du salon et aussi de faire un état de la fantasy francophone vivante, avec à la fois des auteurs nouveaux et anciens. Elle a donc contacté les éditeurs partenaires du salon (Mnémos, en l'occurrence), ce qui est toujours la première chose à faire quand on veut lancer une antho.

AG : Dans son cas, c'est l’éditeur (Flammarion) qui est venu lui demander de créer une antho jeunesse SFFF.

A qui commande-t-on des nouvelles ?

SN : En général, une anthologie ne rapporte rien, financièrement. Il faut donc trouver quelqu'un qui accepte de travailler pour moins de 100€. En général, les gens acceptent et le font pour participer à la promotion du genre [de ce que j'ai vu et de mon expérience, les anthos sont rarement rémunérées, le paiement consiste plutôt en N exemplaires gratuits et/ou une réduction à l'achat d'exemplaires supplémentaires].

Est-ce qu'une anthologie doit avoir un thème ?

JCD : Pas forcément. Des fois, c'est autour d'une contrainte commune. Lui préfère les thèmes, c'est stimulant [moi aussi 😁]

SN : Pour les Imaginales, ils ont commencé par des thèmes classiques, puis on a varié, pour se renouveler. On a aussi changé d'anthologistes, pour donner un nouveau ton. Maintenant, les anthos des Ima' acceptent aussi la SF, pas juste la fantasy. Et quel que soit leur genre, le thème est celui du festival ("destinations", cette année).

AG : On peut rencontrer quelques problèmes quand on fait une antho chronologique ; c'est un travail différent, qui peut demander une révision des texte.

JFT : C'est mieux quand il y a un thème, ça donne une unité.

JCD : Parce qu'il avait eu des bonnes et des mauvaises expériences avec les nouveaux auteurs, il a mis en place un partenariat avec Cocyclics pour une anthologie [Destination Univers, chez Griffe d'Encre, je crois - et je sais qu'un des auteurs "confirmés" participants n'a pas apprécié ce "favoritisme" 😈]. Il aime pousser les auteurs pour qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes.

SN : Elle a découvert des auteurs prometteurs grâce aux anthos de JCD (en tant que directrice de collection chez Scrinéo). Avant, les anthologies étaient plutôt des best-ofs, des historiques ou des états des lieux ; maintenant, elles ont un rôle de découverte. Cependant, quelques fois, les textes demandent beaucoup de travail et, comme les anthologistes gagnent peu, ils n'osent pas prendre des nouveaux auteurs car ça demande souvent plus de boulot.

AG : Avant, on pouvait faire ses armes avec les fanzines. Mais comme maintenant les anthos sont très pros, on demande d'emblée aux auteurs d'être très pros.

JCD : Le problème, c'est qu'il faut maintenant être plus que bons : il faut être exceptionnel pour plaire à un éditeur, même petit. D'où l'utilité de communautés comme Cocyclics. Même un "vieux" comme lui a besoin de se faire relire [mais il ne passe pas par Cocy pour ça 😉] - et relit aussi le travail de ses amis auteurs confirmés.

AG : Le résultat n'est pas toujours "bon" même avec des auteurs confirmés : on tombe sur des textes trop longs, hors sujet... Ok, on a la qualité littéraire, mais on ne peut pas les accepter tels quels. Il y a aussi le cas de ceux qui ne veulent pas changer leur texte [mais j'ai l'impression que c'est plutôt un défaut de débutant que de confirmé 😈].

SN : "Ceux-là, faut les noyer comme les petits chats !** Ces gens-là écrivent mais ne seront pas publiés." Ce n'est pas le même métier : quelqu'un qui n'est pas capable d'accepter un regard extérieur, de se remettre en question, ne sera jamais un vrai auteur [je suis tout à fait d'accord].

AG : Ces auteurs-à oublient qu'ils vont être lus, donc interprétés. Ils refusent d'être lus.

JCD : On lui a demandé d'écrire pour une antho dont il était juge. Il a accepté à condition que le rédacteur en chef la traite comme une nouvelle ordinaire. La réponse : "JC, nous ne te publions que pour raisons de copinage, mais nous te remercions de tes efforts pour que ça ne se voie pas". Le rédac en question était SN 😁

SN : Elle cite le cas d'un jeune auteur qui a retravaillé pour elle une nouvelle mais qui n'a pas été prise tout de  même. Par contre, la v1 de cette histoire a été acceptée au Canada. Mais quand SN l'a republiée en France, elle lui a demandé la v2, car c'était celle-là qu'elle préférait.

JCD : L'anthologiste est le garant de l'anthologie, c'est lui qui est responsable de la cohérence interne.

SN & AG : Il faut aussi faire attention aux problèmes de droits : il peut y avoir des complications si on veut publier un extrait de roman, ou si les droits d'auteur sont soumis à des règles particulières (par exemple, si l'auteur était un militaire mort au combat).

JFT : Ce n'est pas évident d'écrire une préface ou une postface.

AG : Il existe deux types de préfaces : celle qui est globale sur tout le volume et les individuelles pour chaque nouvelle. C'est là que l'anthologiste doit s'affirmer et dire pourquoi il a choisi ce thème et ce texte. 

JCD : Il y a aussi le travail du choix de la couverture, le quatrième de couverture... C'est un travail en soit, et il ne faut pas les rater sinon on ne donne pas envie de lire le recueil.




* : les Grenouilles sont partout ! 😁

** : je précise que autant j'approuve sur le fond, autant je suis contre sur la forme ! Ca ne se fait pas de noyer un chat, surtout petit ! 😨

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