Imaginales 2017 : Ecrire des romans...

Ecrire des romans, devenir écrivain


Comme d'habitude, je mets les avertissements de rigueur : je retranscris ici les notes que j'ai prises pendant la conf ; il est donc tout à fait possible que j'aie fait des contresens et tout à fait certain qu'il manquera des bouts 😆 (sans parler du côté décousu et de ma difficulté à me relire 😣). Les éventuelles notes entre [ ] sont de moi, et les passages entre guillemets sont censés être des citations.

Vu que j'ai trouvé les questions intéressantes, je me permets d'y répondre aussi, en guise de comparaison 😇



Intervenants : Cindy van Wilder*, Stéphane Przylbylski, Gilles Laporte, Bradley P. Baulieu**
Modératrice : Solène Dubois.


Est-ce que vous vous considérez comme des auteurs ou comme des écrivains ?

CvW : "Je suis autrice, pas écrivain". "On est auteur dès qu'on se lance dans l'écriture et qu'on veut finir son histoire - pas forcément en étant publié". Ecrire n'est pas son activité principale.

SP : " Je suis écrivain et ça m'accapare énormément, j'ai beaucoup de travail, je fais beaucoup de recherches". Sa trilogie fait trois millions de sec, et il n'a pas le temps pour autre chose.

GL : "Ni l'un ni l'autre". Comme disait Picasso, "on n'est jamais peintre, on tente de le devenir chaque jour par son travail". "Je suis un ouvrier des lettres, pas un écrivain ou un auteur". Quand il était jeune, la lecture était considérée comme un passe-temps de fainéant, un luxe.

BPB : Il est écrivain. Il a travaillé pendant longtemps dans l'informatique mais a toujours voulu être écrivain à temps plein et a fini par le devenir. Aux Etats-Unis, "auteur" est un terme un peu snob, donc ce qui se disent "auteurs" sont méprisés par ceux qui se préfèrent "écrivains".

[Perso, je trouve aussi que "auteur" est un peu snob - même si je me définis parfois en tant qu'autrice 😁 J'imagine que le fait d'être publié peut changer la perception qu'on a de ces mots.]


A quel âge avez-vous commencé à écrire ? A quel âge avez-vous été publiés ?

CvW : Elle s'y est mise sérieusement depuis l'âge de 20 ans environs, et a été publiée dix ans plus tard, en 2014. Elle a mis deux ans et demi à écrire le tome 1 des Outrepasseurs - sans compter le temps passé à chercher un éditeur.

SP : Il a commencé à écrire un peu de SF au collège puis, en 2004 (vers 25 ans), a rédigé des articles pour la presse écrite [des revues historiques, si j'ai bien compris]. Il a fini son premier roman en 2007, le second en 2009 et trouvé un éditeur en 2013. Son expérience dans la presse l'a aidé à faire quelque chose de structuré dès la conception de sa tétralogie.

GL : Il a commencé à écrire en 1968 mais s'est interrompu avant de reprendre plus tard. Il a trouvé son premier éditeur à 42 ans [vingt ans plus tard]. Selon Henri Vincenot, "on ne perce pas comme écrivain avant 40 ans" [c'était peut-être vrai à son époque, mais j'en connais plein qui ont la trentaine, voire moins !].

BPB : Il faut être patient et affûter ses compétences. Il a commencé à écrire sérieusement vers 2001, mais a tout de même écrit un roman quand il était à l'université. Ecrire des nouvelles est un bon moyen d'améliorer son écriture et de se faire connaître [le second point n'est pas tout à fait vrai en France, à ma connaissance : les éditeurs de nouvelles sont rarement des éditeurs de romans. A titre perso, j'ajoute que si on peut effectivement améliorer son écriture en enchaînant les nouvelles, en termes de narration, on ne conçoit pas un roman comme une nouvelle (et réciproquement) ; certaines personnes sont capables de briller dans les deux domaines (JA Debats, au hasard 💗) d'autres sont plus doués dans l'un que dans l'autre].
Il a fini son premier roman en 2009 et l'a publié en 2011 ; côté nouvelles, les premières ont été publiées en 2004 et il en a écrites jusqu'en 2014. Il considère son parcours comme "classique" et a lu beaucoup de livres sur l'écriture.
Sinon, il représente un cas rare (et chanceux) pour un américain : il a trouvé un éditeur (pour sa première trilogie) avant de trouver un agent - ce qui lui a permis ensuite de trouver l'un des meilleurs agents américains.

[Je me rappelle avoir inventé une foultitude de personnages, dans mon enfance, auxquels je faisais vivre des aventures en jouant, mais sinon, je n'ai pas commencé à écrire avant la fac. En tant que rôliste, j'ai écris le background de mes personnages, et aussi sur des forums de jeu vidéo, où, comme les autres membres, je faisais vivre mes persos offline. J'ai écrit aussi une poignée de nouvelles mais sans chercher à les faire publier. Ce n'est qu'en 2013, quand j'ai commencé à rédiger Ceux qui vivent du sang versé - et que j'ai rejoint Cocyclics - que je m'y suis mise "pour de bon". Question publications, ben à part quelques nouvelles... 😳]


Est-ce que le parcours d'édition été une épreuve ou juste une question de patience ?

CvW : C'est une histoire de chance et de coïncidences favorables. Elle ne pensait pas que Les Outrepasseurs allaient intéresser le public Young Adult, donc elle n'avait pas démarché d'auteurs Jeunesse. Jusqu'à ce qu'on lui conseille de tenter chez Gulf Stream (qui était sur le point de lancer une collection YA).

SP : Ca a été dur : il ne connaissait pas le milieu et a mal choisi les éditeurs auxquels il a envoyé son manuscrit. Quand il a compris son erreur, il a contacté Denoël/Lunes d'encre, qui l'ont envoyé voir le Bélial, chez qui il a été publié.

GL : Ca a été très facile. Il a auto-publié son premier roman (à compte d'auteur, en fait) et l'a présenté à des prix littéraires. [Je pense que ce serait infaisable/irréaliste à notre époque - et n'oublions pas que le compte d'auteur, s'il était autrefois plus ou moins synonyme d'auto-édition, est maintenant considéré unilatéralement comme une arnaque par les auteurs]. Il n'a pas gagné de prix mais a eu un succès d'estime auprès des jurys. Rebelote pour son second roman qui, lui, a remporté un prix, ce qui l'a fait remarquer auprès des éditeurs.

BPB : [cf aussi la fin de sa réponse précédente 😉] Il n'y a que six grands éditeurs de Fantasy [je ne sais plus s'il compte aussi les éditeurs anglais dedans], donc ce n'est pas difficile de savoir qui cibler et ce qu'ils vont aimer. Nightshade, l'éditeur de son premier roman, fait partie des éditeurs "intermédiaires", qui ont tendance à publier des "ovnis" littéraires. Ils avaient de l'argent grâce au succès de La fille automate de Paolo Bacigalupi, donc ils pouvaient le "risquer" sur un auteur inconnu. (Sans aucun rapport, Nightshade a fait faillite trois ans plus tard : ça arrive dans le milieu, quand on prend trop de risques).

[Ce serait un peu facile pour moi de répondre "joker" à cette question 😉 J'ai reçu deux réponses négatives des trois maisons auxquelles j'avais envoyé CQVDSV ; j'attends encore pour la troisième, sachant qu'ils ont pris beaucoup de retard et qu'ils font de leur mieux pour le combler. Je suis actuellement**** en train de peaufiner une nouvelle série de corrections, et  je compte l'envoyer à d'autres éditeurs sous deux mois]





* : les Grenouilles sont partout 😁

** : et sa traductrice (Morgane Saysana ?), qui s'est retrouvée essentiellement cachée derrière un poteau (magnifique au demeurant) sur mes photos 😳


*** : pour un peu plus qu'une poignée de nouvelles 😉

**** : traduire : dès que j'aurai fini mes CR des Ima' 😁

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