Darkside : Le Journal d'Anya : Avancement (1)

Eh bien voilà, j'ai enfin commencé (jeudi dernier, en fait) la "réécriture" de ce qui va être le journal d'Anya.

Je me suis finalement décidée pour l'année 2490, pour diverses raisons (notamment qu'il fallait que je "case" la mort de Janille assez longtemps avant l'arrivée d'Anya à New York, sans trop allonger l'époque de guerre anti-mutants ni la période post-apo qui a suivi, et en faisant coïncider la période avec un anniversaire "significatif" de Joshua* <insérer ici un rire sadique>).

Un petit** extrait : 

- Je crois... je crois qu'il est temps que je te parle de ton père, a-t-elle ajouté après plusieurs secondes.
(...)
Je t'ai déjà bassinée avec toutes mes "aventures", quand je traînais avec Lance et le Doc, tout ça, je ne reviendrai pas dessus.

Ma mère la mercenaire. Je sais qu'elle a enjolivé un peu ses histoires, surtout celles qu'elle me racontait quand j'étais enfant, mais je sais aussi qu'elle n'a pas fait grand-chose dont elle aurait eu honte, et c'est déjà énorme. Les gens comme elle - et ses compagnons - sont des héros, à mes yeux. Des héros qu'il faut payer, mais qu'est-ce qui est encore gratuit, dans ce monde ?

- Tu auras sans doute fait le calcul, a-t-elle poursuivi, mais ça remonte à notre séparation. Au moment de la mort du Doc.

J'ai hoché la tête. Vingt-cinq ans plus tôt, à peu près. Le toubib avait été blessé par une saloperie de mine magnétique. Pas terrible pour un humain normal, mais pour un cyborg... Maman avait fait tout son possible pour le guérir ; ça n'avait pas suffi.

- Ca faisait un moment qu'on parlait de prendre notre retraite, Lance et moi. Il avait quoi, la quarantaine ? Et moi, je n'étais pas jeune, pour une dryade. Les autres... ils étaient moins pressés, je pense, mais ils auraient sans doute fini par y arriver. Brute, lui, j'imagine qu'il aurait été parti pour continuer jusqu'à la mort, mais il ne rajeunissait pas non plus. Enfin bref, on a ramené le Doc à Branlante, on a suivi ses dernières volontés, on lui a donné une sépulture, et on est allés se prendre une bonne cuite au bar le plus proche.
- J'espère que tu ne vas pas me dire que tu étais trop bourrée pour te rappeler de qui c'était ? ai-je plaisanté pour alléger un peu l'atmosphère.
- Ce serait tentant, mais non.

Elle a eu sourire amer, a repris un peu de thé - je n'ai pas pu rater le minuscule éclair qui a parcouru ses doigts quand elle a porté sa tasse à ses lèvres - et a continué son récit :

- Tu as cependant raison sur un point : j'étais bourrée. Lance l'était davantage encore, et s'est effondré sur place. Pour moi, ça a été le signal du départ. Kara est restée se pinter avec les Ruscov et Trev avait disparu quelque part avec une fille. Brute a donc chargé Lance sur une épaule - il n'était pas frais non plus, encore qu'il n'avait pas bu grand-chose, mais tu sais comment les zombies sont sensibles à l'alcool. Une fois rentrés à l'hôtel, il l'a laissé cuver dans la baignoire.
- Et après ? ai-je relancé en constatant qu'elle cherchait ses mots.
- Eh bien... Je t'ai déjà dit que d'ordinaire, nous partagions nos chambres, par sécurité et pour limiter les frais. Comme le Doc dormait debout, que Brute se contentait d'un coin par terre...
-... Et que Lance ne s'intéressait pas aux femmes, je sais, tu partageais ton lit avec lui d'habitude. Et donc ?

Je me suis demandée où elle voulait en venir. Je l'ai dévisagée, perplexe. Elle a baissé les yeux. 

- J'avais envie de me sentir vivante. J'avais envie de m'envoyer en l'air. Il n'y avait qu'un seul mâle à proximité...

Si je n'avais pas été assise, je crois que je serais tombée par terre.

Brute.

Maman m'avait raconté plusieurs fois à quel point il était différent, mais tout de même...

- Le lendemain, a-t-elle repris, je me suis réveillée avec une petite gueule de bois, un zombie en train de ronfler dans mes bras et... toi. J'ai vite pris ma décision : je me suis levée - sans réveiller Brute -, j'ai laissé un mot à Lance, j'ai pris mon sac, et je me suis barrée. La suite, tu la connais : je me suis installée ici, tu es née, et voilà.

Je retranscris ici son discours aussi fidèlement que possible, mais ce n'est pas si difficile : ses mots se son gravés dans mon esprit. Après tout, ça doit être la première fois qu'un enfant est né d'une relation volontaire avec un zombie.




* : il aura donc 550 ans le 13 juin 2491 ^^ J'aurais préféré un compte plus rond, mais ça m'arrangeait pas compte tenu des autres paramètres de date.

** : façon de parler, il fait pas loin de 4ksec ^^

Commentaires

Enregistrer un commentaire