Darkside : Avancement (1)
Le titre est un peu présomptueux : je n'ai pas "avancé" sur Darkside depuis presque deux mois, date à laquelle j'ai mis un point final à la nouvelle "La rencontre", qui raconte... la rencontre en Joshua Darkside et Zeel White.*
J'avais l'intention de la poster ici (elle est trop "ciblée Darksideverse" pour convenir à un appel à texte, je pense), sauf que je n'arrive pas à mettre la main sur la version finale, je ne retrouve que celles auxquelles il manque la conclusion... Ca me faiche de devoir à la réécrire**, parce que je me rappelle avoir eu du mal à trouver le ton juste pour la terminer.
Du coup, je vais devoir vous filer autre chose.
Enfin, tout ça pour dire que j'ai officiellement*** rouvert le projet. Je ne compte pas m'y remettre sérieusement avant juin mais dans l'intervalle, je pourrai toujours reposter des extraits, ici ou chez les Grenouilles.
En attendant, voici l'intégrale du texte que j'avais écrit l'an dernier sur le thème "l'entretien d'embauche".
**edit 09/05/19** : Une version relue et corrigée de cette histoire est à présent disponible sur mon Wattpad 🙂
En attendant, voici l'intégrale du texte que j'avais écrit l'an dernier sur le thème "l'entretien d'embauche".
**edit 09/05/19** : Une version relue et corrigée de cette histoire est à présent disponible sur mon Wattpad 🙂
- T'as déjà travaillé dans un bar ?, me demande la vieille - Carol-Ann - derrière le comptoir.
- Pas vraiment, je réponds. J'ai déjà tenu la buvette, pendant la foire, par chez moi. Et puis je donnais un coup de main au pub, de temps en temps, pour faire la vaisselle, le ménage, tout ça.
- Bah, c'est toujours ça. Pis à ton âge, on apprend vite. T'façon, on te fera pas passer en salle tout de suite, t'es un peu jeune, et les clients, ici, c'est pas des anges.
Elle a monté le ton pour dire ça, histoire que tout le monde en profite, et j'entends des ricanements derrière moi. Je fais comme si y'avait rien eu. J'ai l'habitude. Et puis c'est Bébé qui m'a envoyée ici - qui m'a recommandée - elle l'aurait jamais fait si ça sentait mauvais.
La vieille me fait un clin d'oeil. Je crois bien que j'ai réussi un test.
- Faudra que je porte l'uniforme ? je demande.
Y'a une serveuse qui bosse déjà, et elle porte un machin rose et noir, court, avec des volants, qu'on dirait que ça sort d'un film en noir et blanc. Bébé m'en avait parlé, mais elle avait rien dit sur à quoi ça ressemblait, la chienne.
- Si tu travailles en salle, oui. Si le patron t'a à la bonne, tu pourras mettre la version homme, c'est plus sobre. T'façon, ça sera pas pour tout de suite.
Un téléphone sonne. Elle décroche, écoute, puis annonce "ok, je t'envoie la nouvelle", avant de raccrocher.
- Quand on parle du loup... Le boss est levé, tu vas lui apporter le ptit dej.
Elle a dû voir ma tête parce qu'elle ajoute en rigolant :
- T'inquiète, il va pas te bouffer.
Je me méfie quand même. Si j'avais eu un dollar à chaque fois qu'on m'a dit ça et que je me suis fait niquer, j'aurais assez de fric pour pas avoir besoin de ce taf.
- Viens, je vais te montrer où poser tes affaires en attendant que ça soit prêt.
Elle fait un signe à la fille dans la salle puis m'entraîne vers la porte de service et les cuisines. Au moins, ça sent bon. Et ça me rappelle que j'ai rien bouffé depuis hier. Heureusement, Carol-Ann a rien remarqué. J'espère que je pourrais chopper des restes ou quelque chose tout à l'heure.
La vieille me montre un casier et me tend des clés. Au moins, je risque pas de me faire chourer mon sac pendant que je parle au patron. Ca aussi, j'ai déjà vu.
- Garde ton blouson, elle me dit. Il est sur le toit, ce matin, ça serait con d'attraper la crève le premier jour.
Je patiente un bon quart d'heure dans les odeurs de cuisine, puis elle m'appelle pour me dire que c'est prêt. J'ai carrément un chariot, comme dans un hôtel trois étoiles, chargé de bouffe à tous les étages. Doit y avoir de quoi nourrir un régiment.
- I' sont combien ? je demande.
- Un, elle me répond en rigolant. Mais il meurt de faim, alors on va pas traîner.
Elle m'accompagne jusqu'à un monte-charge, appuie sur le bouton "toit" et m'abandonne. J'aurais bien envie de chourer un bout de pain, mais je sais que ça serait une connerie, c'est typiquement le genre de test à la con qu'on fait passer aux nouveaux.
La porte s'ouvre enfin, et laisse entrer le bon air froid du dehors. Le soleil est à peine levé, et si je me les pelais pas autant, je profiterais bien de la vue. Mais j'ai un taf, et il faut que je fasse bonne impression. Je fais sortir le chariot - doucement, faudrait pas que ça se renverse - et je regarde autour de moi où se trouve le mec que je dois nourrir.
Vu ! Il est à l'autre bout, accoudé au rebord, en train de regarder la rue en bas. Je m'avance, les yeux baissés pour pas avoir le soleil dans les yeux, et je relève pas la tête avant d'arriver à deux-trois mètres de lui. Putain qu'il est grand ! Je vais me déboîter le cou si jamais je dois le regarder en face.
- Ah, enfin, qu'il dit en me voyant.
J'arrive pas à dire s'il est en colère ou pas. Il doit se les geler, en plus, torse nu comme il est, par ce temps. Je commence à déballer la bouffe. Y'a pas de table, alors je pose sur le rebord. Ca va, c'est assez haut, j'ai pas trop le vertige. Je sens qu'il me regarde. J'aime pas trop ça, ça me fait toujours l'effet d'être un bout de viande, mais je dis rien. J'ai besoin de ce taf. Tant qu'il essaie pas de me mettre ses mains quelque part, je laisse couler.
Et puis il s'approche et va se faire des tartines. J'en profite pour jeter un oeil, voir à quoi il ressemble. Il est jeune, déjà. Je m'attendais à un vieux d'au moins quarante ans, mais s'il en a vingt-cinq, c'est le bout du monde. Il a la peau bien foncée, pour un Blanc, pas tellement plus claire que la mienne, j'ai l'impression. Il est bien costaud, aussi, l'air d'un mec qui passe son temps à pousser de la fonte. J'imagine que Bébé devait baver dessus, quand elle bossait ici. Je sais pas ce qu'il attend de moi, mais dommage pour lui, je suis dans l'autre équipe, comme on dit.
Puis il se retourne, comme si il voulait me faire admirer ses abdos, et il me regarde dans les yeux. Y'a un truc bizarre avec les siens, d'yeux, ça me fout un peu les boules, mais je flanche pas.
- Je peux faire quelque chose pour vous, monsieur ? je lui demande.
Il reste là sans répondre. Il plisse le nez, comme s'il me reniflait. J'ai pris une douche chez Bébé avant de venir, pourtant, et j'ai mis des fringues propres. J'ai marché dans une merde en venant, ou quoi ?
Ca doit se voir sur ma gueule, encore une fois, parce qu'il se met à rigoler.
- Sers-toi, tu crèves la dalle, il me dit en souriant.
Je me fais pas prier pour obéir.
- C'est quoi ton nom ? il demande.
- Zefira.
- M'en faudrait plus, des comme toi, il fait.
- Ca veut dire que je suis engagée ?
- Ouep. Tu seras de corvée de ptit dej demain.
*: je sais, le titre n'est pas terrible :/
**: la conclusion, pas la nouvelle ;)
***: traduire : j'ai rouvert un Challenge sur Cocyclics.
Bonjour ou bonsoir, suivant l'heure :)
RépondreSupprimerJe suis bien contente d'avoir atterri ici (même si, bon, je me serais volontiers passée de la violence qui m'a fait découvrir ton blog x)). On va dire que ça en a valu la peine, aha ^^
Bref : je suis là pour commenter ton texte !
J'ai adoré. [oui, le commentaire censé être constructif commence mal] Déjà, ton style. C'est fluide, tu ne te perds pas dans des phrases de cinq kilomètres de long bourrées d'adjectifs inutiles. C'est "sobre", facile à lire et à visualiser. J'aime beaucoup le caractère de la narratrice -- Zefira --, elle est un peu sarcastique et ça nous arrache un sourire de temps à autres ;) Même si sa vie n'a pas été rose, elle a une manière de le raconter bien spécifique, et ça donne davantage de légèreté à ton texte.
Ensuite, l’orthographe et la conjugaison. Là aussi, chose de plus en plus rare, c'est soigné. J'ai juste un doute à un moment entre un conditionnel et un futur, mais je n'en suis même pas sûre ("J'espère que je pourrais chopper des restes ou quelque chose tout à l'heure." -> pourrais ou pourrai ?). Sur tout le texte, je-n'ai-rien-vu. C'est tellement agréable, sérieusement ^^'
La longueur est top, je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer, et j'ai pu m'immerger comme il faut.
Le mec sur le toit est... impressionnant ! Au début je l'imaginais brutal et pas sympa, le genre à avoir des sous-fifres et à les mettre en esclavage (plus ou moins) moderne, donc... quand il a dit à Zefira de manger... C'était LA bonne surprise :D
J'ai une question : est-ce que ce texte est un one shot, ou une partie d'une histoire plus grande ? En attendant, je vais jeter un oeil dans tes autres textes. J'y trouverai peut-être ma réponse :)
Je suis vraiment super contente d'être tombée sur ce blog. C'est une belle découverte ^^
Continue d'écrire.
Carol-Ann... Euh : "Karole" tout court
Merci pour ton commentaire :)
SupprimerQuand tu parles de "la violence qui t'a fait découvrir le blog", tu fais référence à quoi ?
(En tk, je suis contente qu'il te plaise :))
Pour le reste : il est possible que j'aie laissé passé des fautes, hélas, vu que ce texte est quasiment un premier jet. Je passe toujours au correcteur de Word avant de poster, mais pas systématiquement à Antidote (la flemme :p).
Quant à l'histoire elle-même, elle fait partie de ce que j'appelle le "Darksideverse", autrement dit, l'univers dans lequel vivent Joshua et les autres mutants. Je le décris essentiellement avec des nouvelles et autres textes d'ambiance, comme celui-là, mais je bosse aussi sur une partie post-apocalyptique qui risque de prendre le format roman ou au moins novella.
Si les personnages t'intéressent, regarde les messages ayant le tag "Darkside" ;)
De rien ! :)
RépondreSupprimerEn ce qui concerne "la violence"... En fait, j'étais sur un forum de Madmoizelle (certaines se défoulaient un peu sur des amis à moi qui, pourtant, avaient donné leur avis sans mauvaises intentions :/) et je suis tombée sur ton commentaire demandant si c'était légal d'interdire un forum aux garçons (pour un site normalement contre le sexisme, enfin bref !). J'avais eu la même réaction, et de fil en aiguille j'ai atterri sur ton blog ^^
Voilà x)
Je n'ai pas vu d'autres fautes, en fait ! Et puis ne t'en fais pas, c'est toujours plus simple de voir celles des autres ; on a tellement le nez dans nos propres textes que ça devient difficile de les relever ^^
Darksideverse, je note ! Ah oui j'avais lu le nom de Joshua hier soir, je vais retourner au début des posts le concernant et commencer ma lecture, alors :D
Bonne continuation ^^
Ok, je pensais bien que tu venais de Madz, mais je n'étais pas sûre ;)
SupprimerPour le reste : bonne lecture, et n'hésite pas à poser des questions :)