Background : Damian

Comme je l'avais évoqué plus tôt, cette semaine, je bosse surtout sur une nouvelles du "Darksideverse", tout en avançant tranquillement sur CQVDSV (P2 Ch16). En attendant, je vous propose un background de perso Pathfinder ^^

Damian est un dark-kin, un genre de tiefling*. Normalement, ça n'existe que dans l'univers d'Arcanis mais la différence avec un vrai tiefling est assez faible pour que ça ne choque pas.** J'en joue une version légèrement modifiée dans la campagne officielle de Pathfinder, mais je pense reprendre le perso pour une campagne "maison" bientôt.***


Damian

Tu connais l'histoire par coeur. Ils te l'ont tous raconté plus d'une fois : Bragon, le père abbé, et même ta mère elle-même. Les versions diffèrent à peine selon le narrateur, et elles te ménagent toutes, peu ou prou. Il y a aussi celles de tes camarades acolytes, mais rares sont ceux qui gardent encore aujourd'hui les rancunes de leur enfance et continuent à colporter des mensonges.

Ce qui te ferait presque sourire, dans cette affaire, c'est que tu n'es pas le seul, ici au monastère, a être le fruit des amours d'une pauvre innocente délaissée par un séducteur. Ta mère, cette brave fille de cuisine qui a certainement été en queue de file le jour où les dieux ont donné l'intelligence aux hommes, est même d'une extraction tout à fait honorable comparée à celle de certains de tes compagnons. Son seul malheur a simplement été de s'amouracher du mauvais homme.

Il avait l'air humain, t'a-t-elle raconté, les yeux pourtant encore rêveurs à son évocation. Un bel homme ténébreux. Ce n'est qu'après qu'il ait cessé de donner signe de vie - soit le lendemain de leur rencontre - que certains détails lui sont revenus en mémoire. Sa peau rougeâtre, l'éclat doré de ses yeux, l'odeur soufrée qu'il avait laissée dans les draps... Tu supposes qu'il a dû user de magie pour la séduire, encore que ça ne fasse pas une grande différence, ta mère étant un tel coeur d'artichaut.

A ce stade de l'histoire, c'est toujours la voix de Bragon qui s'impose à ton esprit : "A défaut d'être la bougie la plus brillante du chandelier, elle a au moins eu la bonne idée de poser des question au temple". Là, tu ne peux t'empêcher de sourire en imaginant la tête de l'abbé quand elle lui avoue qu'elle craint d'avoir forniqué avec un démon. Cheliax n'est pas si loin, et sa déclaration implique quand même que ses créatures sont présentes en ville. Mais les recherches ne donnent rien, et il suppose qu'elle s'est laissé impressionner par un étranger de passage.

Et puis elle vient annoncer qu'elle est enceinte. Ils ne sont pas vraiment surpris de la nouvelle, jusqu'à ce qu'elle leur montre les marques rouges qui serpentent sur son bas-ventre. Encore une raison de sourire, et elles ne sont pas si nombreuses dans toute cette affaire. Le père abbé n'est évidemment pas ravi de constater qu'une de ses paroissiennes a été engrossée par un démon. Il t'avouera bien plus tard, et toujours avec de l'embarras, qu'il a songé plusieurs fois aux moyens de mettre fin à la grossesse, et évidemment de te tuer dès ta naissance.

C'est là que tu remercies Bragon de l'avoir convaincu de n'en rien faire. Le vieux demi-orque minimise toujours son rôle à ce sujet, mais tu sais que c'est de la fausse modestie - il a toujours des restes d'orgueil de son paladinat. Tu ne vas pas lui en vouloir parce que le pouvoir de détection du Mal que lui accorde la Déesse n'a rien senti de notable quand tu es venu au monde. Et fatalement, tu ne peux pas lui reprocher d'avoir été autant ton garde-chiourme que ton précepteur quand le père abbé a proposé que ta mère te confie à ses soins pour ce qui concerne ton éducation. Tu peux concevoir que ce n'est pas parce que Sarenrae prône la rédemption qu'on peut lâcher impunément un spécimen comme toi parmi les enfants de son orphelinat.

A bien y réfléchir, ta vie n'a pas été trop désagréable. Un peu solitaire, parce que les enfants humains - et même demi-orques ou demi-hobgobelins - n'ont pas forcément envie de devenir l'ami d'un garçon cornu aux yeux doré. Le fait d'être constamment sous le regard d'un demi-orque musculeux de presque deux mètres joue aussi. Mais là encore, tu sais que c'était un mal pour un bien, sa présence dissuadant la plupart des menaces physiques à ton encontre.

En grandissant, par contre, il a bien fallu que tu apprennes à te défendre par toi-même. Mais comme le père abbé et lui t'ont convaincu d'entrer comme moine au service de la déesse, les combats ont lieu dans un dojo. Tu ne peux nier que tu as le sang chaud - même au sens figuré, car ta température est un peu plus élevée que celle des humains normaux - mais tu reconnais que les exercices du monastère t'aident à canaliser ta colère afin qu'elle ne s'exprime que dans le cadre réglementé des arts martiaux.

Les années passent, et tu vois Bragon s'enorgueillir de te voir parmi les meilleurs des acolytes. Néanmoins, la question se pose de ce que tu vas faire de ta vie. Certes, tu sais que le monastère ne te mettra jamais à la porte, mais tu ne peux t'empêcher d'être curieux de savoir ce qui se passe derrière ces portes que tu n'as pas assez souvent franchies.
(L'écriture à la 2e personne a été un exercice assez amusant ;) Comme d'hab, le texte est en l'état, j'ai pas cherché à y corriger autre chose que l'ortho ou la mise en page)




* : autrement dit, un mec avec un démon ou un diable parmi ses ancêtres. Et la plupart du temps, ça se voit.

** : et puis j'adore les races exotiques ^^

*** : autrement dit, dans un an ou deux, au rythme de jeu de mon groupe ^^

Commentaires

  1. Oh, l'écriture à la deuxième personne... ! Je n'ai lu des textes à la 2e personne que sur l'Attelage, car Antoine - l'un des auteurs - écrit toute une histoire en tutoyant le lecteur ^^ C'est assez amusant à lire, et ce le fut aussi ici, sur le background de Damien :D
    (et c'est donc super cool si, en plus, ça t'a amusée de l'écrire comme ça. Double bon point ^^)

    Je n'ai, à nouveau, rien à dire. C'est un peu frustrant ^^ J'aime vraiment beaucoup ton style, tu sais t'adapter au personnage (la narration varie sans être moins fluide, ni même moins appréciée) et tu poses les informations sans lourdeur.
    Et je n'ai vu aucune faute.

    Je continue avec grand plaisir ^^

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mes chevilles enflent, là ^^
      J'essaie d'avoir un niveau de langage adapté à mes narrateurs, mais c'est pas toujours évident, surtout quand le perso est censé ne pas avoir beaucoup de vocabulaire (pas le cas ici, mais j'ai eu le pb avec d'autres textes).

      Supprimer

Enregistrer un commentaire